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(Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 24 sept. 2014, 14:46
par globule
Campagne Pavillon noire : "Les fils de Neptune"
Contexte historique:
Nous sommes au début de l'année 1713. La guerre de succession d'Espagne qui avait fini d'épuiser les puissances européennes par de nombreuses batailles, tant sur le continent que dans les colonies, se termine par la signature du traité d'Utrecht en 1712. Elle laisse place à une ère relativement prospère, où les industries du sucre, du tabac et du coton commencent à devenir réellement rentables, en particulier pour la France. Les îles auparavant très peu peuplées commencent à se doter d'une importante immigration de colons ( plusieurs milliers par an partent tenter leur chance dans la culture, le commerce ou l'artisanat ) mais aussi d'une population d'esclaves semblant croître à l'infini. En effet depuis plus de 30 ans se sont près de 8000 esclaves qui sont acheminés par an depuis l'Afrique afin d'être vendus à leurs nouveaux propriétaires, pour beaucoup de riches planteurs, mais aussi l'empire espagnol qui ne pratique pas directement la traite. Pour les pirates, l'époque de la flibuste et des " frères de la côte ", organisation vouée à renforcer la camaraderie et garantir le partage équitable des prises, est révolue. L'île de la Tortue, célèbre repère d'où sont parties des expéditions regroupant parfois jusqu'à un millier d'hommes vers le milieu XVIIe siècle, a été vidée de ses habitants par l'amiral Du Casse, gouverneur d'Hispaniola vers 1690. Cela ne l'a pas empêché d'engager ces mêmes forbans, regroupés alors dans les ports de la côte ouest d'Hispaniola, pour ses expéditions militaires lors des guerres qui ont suivies. Ses expéditions, où on leur laissait croire à une part du butin pour ne leur verser au final qu'une solde de marin ou de militaire, n'était pas du goût de tous et si, en dehors de celles-ci, les gouverneurs délivraient encore des lettres de marque, la plupart des pirates se voyaient opposer une justice sans précédent. La pendaison fut le sort de beaucoup d'entre eux. Il fallait donc devenir honnis de tous et être prêts à braver les pires tourments pour espérer vivre des fortunes de mer. Nous sommes en effet à l'aube de l'ère où vont s'exprimer toutes les légendes de la piraterie que vous croiserez peut-être : Barbe noire, Calico Jack, Mary Reed et Anne Bonny sont tous des produits de cette époque.
L'Ile d'Hispanola:
Coupée en deux du nord au sud et partagée par les Espagnols à l'est et les Français à l'ouest, c'est la deuxième plus grande île des Caraïbes après Cuba. Sa capitale côté français est Port aux Princes dans le renfoncement de la région de Léogane, au sud, non loin se trouve Petit Goave, repère de contrebandiers et flibustiers où sont partis beaucoup d'anciens de la Tortue soit encore très peuplée. Dans les terres avant l'implantation de nombreuses sucreries et exploitations agricoles vers 1670, hormis les indiens Taïnos quasiment déjà exterminés, les boucaniers représentaient la population la plus nombreuse. Ils chassaient le bétail redevenu sauvage sur l'île et revendaient aux colons ou flibustiers la viande fumée et le cuir traité. Leur population a commencé à décroître avec l'arrivée massive de colons si bien qu'il n'en reste qu'un poignée au début XVIIIe siècle. Pendant la guerre de nombreux forts ont été construits sur les côtes et munis d'importantes garnisons pour se prémunir des attaques anglaises, cette nation étant devenue la plus forte puissance maritime, il n'est donc pas rare de croiser des militaires dans ses ces terres. De l'autre côté, la capitale est Saint-Domingue, les espagnoles, en bon termes avec les français, plantent moins de canne que leurs voisin, ils cultivent bien-sur, mais il s'agit surtout d'une place stratégique, avec Puerto Rico, permettant de répartir les ressource en hommes et matériel entre le continent et tout l'empire espagnol américain. Il y transite encore à cette époque de lourds 3 mâts chargés d'or et escortés par des navires militaires.
Votre situation: Un irlandais, dont vous avez entendu parler ou que vous connaissez du nom de Coran Bards, essaie de réunir un équipage de pirates au sud d'Hispanola, dont il connaît bien les côtes, afin de dévaliser les navires de toutes nations faisant commerce dans la région. Il souhaite engager de bons marins, hardis et sûrs auxquels il pourra faire confiance. Vous pouvez être de n'importe quelle origine mais il est préférable de parler français. Il s'est déjà entouré d'une quinzaine de marins, gabiers ou mousses en plus des personnages principaux, qui savent a peu prêt tout faire, le but étant de constituer un équipage réduit pour manier agilement votre petit bateau; rapidité et surprise seront vos principaux avantages.
Re: (Campagne Pavillon noir): Bourrasques et Cannonades
Posté : 24 sept. 2014, 14:46
par globule
Pnjs principaux:
Coran Bards: C'est un Irlandais de Nantes (à cette époque une grande communauté d'Irlandais jacobites ayant fuit lors de la glorieuse révolution en 1688 ce sont regroupés à Nantes). Il a participé à l'expédition de la Jamaïque commandée par le fameux Jean-Baptiste du Casse alors qu'il était encore tout jeune, engagé comme médecin. Après avoir retiré sa part de pillages et de rançons il s’établit dans le sud d'Hispaniola et fonde sa plantation, il fait aussi de la contrebande avec ses anciens compagnons flibustiers. Malheureusement pour lui, il se fait petit a petit écraser par les géants du sucre et les forbans se font arrêter les uns après les autres. Il prend finalement la décision de se faire pirate, rassemble ses dernières économies pour acquérir un bateau, et les vivres nécessaires, puis fait jouer ses relations en demandant à ne se présenter que les meilleurs marins. Il a fait l'acquisition d'un Sloop, petit bateau solide et rapide pouvant contenir un équipage d'une quarantaine de bons pirates. Il possède une carte fort détaillée d'une partie de la côte qui permet de s'orienter dans un ensemble d'îlots où personne ne s'aventure et de se poster non loin d'une route commerciale très fréquentée. Il s'agit d'un homme proche de la cinquantaine, d'un tempérament bien trempé et connaissant bien la médecine, il sait imposer le respect sans être intimidant. Il est plutôt grand, carré sans être une montagne, il porte de larges bacchantes poivre et sel et les cheveux mi longs.
Si il est très déterminé à mener à bien son entreprise de piraterie il ne souhaite pas forcément être capitaine. Il est avant tout médecin et commerçant, cela dit si personne ne souhaite le devenir à sa place, il pourra accepter de le devenir.
William et Simon Bards: Ce sont les deux fils de Coran et sa seule famille, sa femme étant morte peu de temps après être arrivée dans les colonies, emportée par la fièvre jaune. Le plus âgé est William (17 ans), plutôt timide mais studieux, il s'intéresse beaucoup à la médecine et aux sciences naturelles, il voudrait devenir scientifique. Il est mince et svelte, il a le yeux très noirs et les cheveux bruns. Son frère Simon (14 ans ) est quasiment l'opposé. Très dispersé et toujours farceur, il est toujours en vadrouille, chaparde dans les plantations voisines et tente de courtiser les filles de leurs propriétaires. Il a un visage angéliques toujours barré d'un sourire presque carnassier.
William
Simon
Antonin et Amédé Renodeau : " Toinin et Dédé" sont deux frères également. Tous les deux proches de la trentaine, ils font partie des derniers boucaniers de l'ile et connaissent bien Coran. Ce sont d'intrépides combattants et surtout d'excellents moucheurs, armés de leurs grands fusils ils sont capable de toucher une mouette à plus de 50 mètres. Par contre ce sont aussi des compagnons très frustres, ils se lavent peu, parlent très fort un créole dont ils ont le secret et se pintent au rhum agricole dès qu'ils ont deux sous en poche. Cependant ils font preuve d'un réel esprit de justice qui les oppose à toute cruauté. Ils connaissent Coran depuis longtemps et souhaitent tenter l'aventure. Physiquement ce sont deux grands escogriffes infatigables et hirsutes brunis par le soleil.
Sylvain dit " Besicles" : C'est un excellent marin mais surtout un pilote comme il en existe peu. Il s'était d'abord engagé dans la marine marchande mais n'a pas hésité à se faire pirate lorsque son navire s'est fait attaquer. Les gueux des mers qui étaient de piètres marins pour la plupart ont été tellement abasourdis de ses talents qu'ils l'ont cru devin, ou élu de Dieu et l'ont pris comme compagnon à leur bord. C'est un homme d'une grande volonté mais déjà vieux, il a la cinquantaine bien tassée. Il est plutôt trapu avec un peu de ventre et porte une natte blanchie par le sel sous son chapeau. n'ayant pas de famille, il s'est voué à la piraterie, aux alcools fins et aux meilleurs filles des ports. On peu saisir en lui lorsqu'il à trop bu, une sorte de tristesse, peut être des regrets.
Albin dit " Blaireau" : Cet ancien maître charpentier semble connaître tous les rouages d'un bateau. Il s'y connaît aussi en voilerie et en calfat et même en ingénierie navale. Véritable homme à tout faire, c'est un compagnon joyeux mais aussi un vrai moulin à parole, ne pouvant résister à déverser de sa voie haut perchée sa science nautique à quiconque fait mine de lui tendre l'oreille. C'est un petit homme rond et brun, aux petits yeux rieurs. Il doit avoir prêt de 40 ans.
http://www.vangoghpaintings.com/paintin ... 20Shop.jpg
Clément dit " Montagnard": Ce géant des alpes aux immenses moustaches rousses, décida un jour de s'embarquer pour les îles. Il voulait se faire militaire en son pays car il s,intéressait surtout aux explosifs et autres canons, mais apprenant qu'il lui faudrait des années, il déserta et s'engagea comme pirate, il devint rapidement servant de pièce puis maître canonnier. Il parle fort, rie fort, bref c'est un taureau à l'esprit encore enfantin, Mais il est fidèle en amitié et ne remettra jamais en question un supérieur.
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"Shylock": C'est le nom qu'on donne à ce Marchand juif de Port aux Princes, contact et ami de Coran depuis bien des années. C'est lui qui l'aide à écouler la marchandise. Il connaît tout le gratin de l'île et fait affaire avec les plus riches planteurs. Il a soutenu son ami Irlandais en lui donnant un tuyau pour le bateau et en lui obtenant une excellente carte maritime. C'est un bandit, mais absolument réglo. Il possède une bonne barbe grise et plus de 60 ans est toujours d'une bouillonnante santé.
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Ces illustrations ne sont pas définitives car je souhaite en faire moi même que je mettrais au fur et à mesure. Je compléterai le post selon les personnages et en rajouterai d'autres.
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 02 oct. 2014, 05:36
par globule
Journal de bord : l'ami Besicles tient un petit journal de bord, relatant les frasques de l'équipage. Il n'y dit pas forcément tout ce qu'il sait car il connaît la curiosité des marins mais il s' y exerce peut être parce que sa mémoire lui fait défaut.
Livre de bord ( Besicles)
10 Octobre 1713
On venait de passer notre dernière nuit chez l'ami Coran Bards notre" commanditaire "on pourrait dire. Un singulier personnage que je connaissais déjà, ainsi que son frère depuis l'époque de Ducasse et de c'te saloperie d'expédition de Jamaïque. Il était alors chirurgien et faut dire qu'il en a tiré pas mal d'affaire, même si la moitié des loustiques n'eussent pas mérité de respirer encore tant ils étaient de parfaites canailles.
Bref, on avait fini par se mettre d'accord sur l'équipage. L'homme appelé Le Ducas, enfin c'est ainsi qu'il s'est présenté aux gars, à fait tellement d'impression qu'il a été élu Capitaine sans grande résistance et c'est vrai qu'il en jette un peu comparé à tous les traînes savates édentés qui nous tiennent lieux de matelots. Pourtant, il est pas commun c't'alabatros, il a l'air d'en vouloir mais semble pas être un marin de la royale. Il doit etre en fuite. Mon expérience m'a permis d'être placé second. Et ça fait du boulot, vu qu'en plus du zouave de capitaine, on a un authentique nègre comme quartier maître qui est aussi coq, un bon gars solide et fier, instruit même mais il confondrait une gabare avec une corde d'amarrage. Y'a aussi une fille comme maître d'équipage, du jamais vu! Je pensais que ça ferait du grabuge mais finalement la donzelle est efficace, elle donne de la voie et on dirait que les matelots retrouvent dans ses gueulantes les douces remontrances de leurs mamans, sentimentaux qu'ils sont. Pour compléter le cirque, on a en guise de maître canonnier un authentique muet. Breton comme beaucoup parmi nous, mais un pointeur de première à ce que j'ai vu.
Toute notre équipe partit donc au matin pour aller rejoindre une sorte de mangrove donnant sur la baie Saint Louis en passant par un bout de forêt. Sur le chemin on a croisé quelques indiens, les bougres nous regardaient sans bouger mais ils ont fini par partir quand ils ont vu que ça en énervait certains. Finalement on a rejoint le Cotre de Coran, le " Juda's fury" et on a appareillé pour rejoindre la grande baie du sud, puis repérant un large brick faisant route vers l'ouest, on a contourné l'île aux vaches pour se rapprocher discrètement.
Après quelques coups de canons échangés, nous voici assez près pour aborder au grappin. Le muet réussit à créer une brèche à l'arrière par une grenade à mèche et tout le monde, quasiment..., se faufila ainsi. Le combat fit rage contre les chiens de hollandais, ces gros angelots roses et blonds tous bouffis dans leurs uniformes ne donnèrent guère plus de résistance qu'un chapelet de saucisse. Le capitaine ennemi, qui avait montré quelque résistance à l'interrogatoire fut par la suite châtré par notre bonne fille, comme ça, nature, autant dire que quelques marins que les plus violentes embardées faisaient sourires en lâchèrent leur petit déjeuner. On récupéra aussi un passager hollandais quasiment noyé, mais encore vivant, un jeune homme qui n'avait pas pu payer tout son voyage et dont ses grosses brutes avaient voulu se distraire. On chargea finalement la cargaison de cacao qui emplissait les cales du brick, puis on prit aussi à bord une douzaine d'esclaves qui furent aussitôt libéré, ce qui ne manqua pas de créer des discussions mais fut malgré tout accepté. Le pillage fait, nous ne tardimes pas à nous éloigner car on vit arriver par la même route un navire espagnole paré pour la guerre. Heureusement il n'eut pas l'idée de nous poursuivre et on pu rapidement mettre cap sur petit Goave ou on espérait revendre les tonneaux et les canons qui nous alourdissait. Nous arrivimes le soir sans entraves.
11 Octobre
Au moment de notre arrivée, a peine avait on amarré qu'un jeune officier du port s'est présenté au bateau avec un aire bonasse. Il héla le capitaine du pont, qui pour une raison obscure ne voulut pas se faire connaître, celui-ci demanda donc à Coran de se faire passer pour notre maître à bord et après à avoir payé notre écot à ce peigne-cul corrompu nous pûmes nous entendre pour aller chercher le trafiquant qui voudrait nous reprendre nos tonneaux. Coran ne tarda pas à le trouver et on vit débarquer peu de temps après un vieux bonhomme à l'accoutrement sombre et assez pompeux, Shylock qu'il s'appelait. Cet 'israélite français avait fait fortune assez récemment dans les îles, monnayant sans trop y regarder tout ce qu'un pauvre diable pouvait sortir de sa barque. Toujours est il qu'il nous les paya bien et les fit charger par ses hommes sans le moindre soucis de discrétion, se ventant même de faire partie du conseil de ville comme pour nous rassurer de la bienveillance des autorités à son sujet.
C'est avec une joie fébrile qu'on s'adonna au partage, les parts simples montèrent à près de 280 pièces de huit, ce qui ma foi permettait déjà de bien s'amuser et malgré les tentatives de quelques mauvais oiseaux de s'en prendre au capitaine, les hommes partirent le cœur léger retrouver la bonne souillure des villes côtières. On échoua à quelques uns dans un rade ou je retrouvais quelques vieux camarades, Donatien l'affranchis et Denis dit "le paon", il y'avait aussi un brigand tout recousu que connaissait notre canonnier, Sacoche. Il nous proposa un plan pour les esclaves que le capitaine et les autres déclinèrent par soucis d'humanité pourrait on dire, quant aux canons, il ne savait pas où les refourguer mais nous proposa tout de même de nous les prendre par bonté d'âme.
Puis vers minuit, alors que la fête battait son plein et que quelques demoiselles audacieuses venaient de se faire évincer après avoir retirer les quelques pièces que la fréquentation des bêtes ivres n'avait pu leur fournir, on vit entrer Valentin Chebec, dit "la Gouaille" et toute sa troupe de mauvais louffiats. Il s'en prit ouvertement au capitaine qui répliquât par un coup de bouteille. S'ensuivit une scène de pugilat, un sabre fut tiré, puis un pistolet et rapidement la gouaille fut touché. Il s'était écroulé et les autres marlous n'en menaient pas large. Coran remit Chebec sur pieds et il fut emmené dehors. Nous étions ainsi privés d'une bonne partie de l'équipage car il n'était pas question alors de les reprendre.
On revint au bateau plus chargés que des caravelles et ça ronflait fort dans les hamacs. On se coucha de même. Le lendemain notre passager hollandais refît surface, il disait avoir tenter une folle expédition en pleine jungle. Pendant plusieurs mois, dans les profondeurs de l'Amazonie, il avait cherché sans succès une fabuleuse cité pleine de richesse et avait abandonné. Il revint s'embarquer pour aller voir sa mère qui se trouvait à Port aux princes. Des marins mal intentionnés lui prirent son argent et ne pouvant payer le trajet, il finit au bout d'une corde à poncer de sa tête la coque du vieux Brick mais il en survit Dieu sait comment. Il alla retrouver la mère mais reviendrait vite parmi nous. L'aprés-midi le Capitaine à peine remis des frasque nocturnes alla avec Coran et une partie du commandement s'entretenir avec Shylock au sujet des canons. Il doit être sacrément confiant car il nous les reprit comptant au tiers de leurs valeurs, ce qui nous en refaisait encore. Enfin dans la soirée, après avoir vu aussi un vieil ami Irlandais de Coran ils revinrent des étoiles pleins les yeux. Y'avait matière à faire une grosse prise, le fiston du gouverneur de Jamaïque à faire rançonner. Son bateau ayant eu une avarie non loin, il devait se faire réparer au cap français. Reste à savoir quoi en faire!
Quelques ajouts d'illustrations et compagnie, hésitez pas à dire ce que vous comptez jouer comme persos.
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 15 nov. 2014, 17:33
par Dianoia
Une proposition pour MARIE LA ROUGE
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 21 nov. 2014, 00:10
par globule
Cool! vraiment très classe cette illus, on s'y croit bien.
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 21 nov. 2014, 00:11
par globule
Nouvelle page du journal de bord:
15 octobre
Oh! Bon Dieu qu'on a fini par le capturer ce satané petit, mais on en a bavé comme des vieux baudets. Bref, après avoir appris la nouvelle de la cocotte aux oeufs d'or, le capitaine prit la décision de partir le lendemain et l'équipage n'avait rien à en redire. Donc nous voilà toutes voiles dehors à faire route sur le cap françois. On prit le temps aussi de régler le problème de nos malheureux captifs en octroyant une part sur les prises pour l'ensemble du groupe qu'ils se répartissaient ensuite entre eux. Le temps un peu fort n'empécha pas d'arriver avant le soir même au mouillage où l'on repéra les probables vaisseaux qui avaient transporté l'enfant, une large flute britannique dont les planches du flan babord paraissaient bien neuves et une magnifique goélette trois-mats portant les couleurs écossaises.
On mit le canot à l'eau afin de rejoindre le port et de ce que j'ai compris la suite ne s'est pas passée pour le mieux. Nous ne savions pas où séjournait le jeune homme et il fallait tout d'abord parler au contact de Coran, le capitaine et les quelques uns qui l'accompagnaient allèrent le trouver à la capitainerie et devaient le voir plus tard à son troquet habituel. Il expliqua que la flute réparée devait repartir dès le lendemain, exigea une partie de la somme pour la nouvelle, ce qui fut accepté et repartit peu après s'être entretenu avec Coran en patois gaélique. Là, j'avoue que tout s'embrouille légèrement, tout d'abord notre capitaine congédia vivement notre bon Pixelle pour une broutille. Celui-ci erra dans les rues avec son violon jusqu'à rencontrer des malfrats qui ne lui laissèrent que l'étui. Ulysse tenta de le retrouver mais tomba sur quelques bonnes gens qui, outrés de voir un nègre ainsi aller en pleine rue, voulaient l'amener aux autorités. Notre vaillant quartier-maître en frappa un et se mit en fuite vers les collines, ne retrouvant son chemin que bien après la tombée de la nuit alors que les autres avaient remis la main sur notre ami et l'attendaient non sans crainte sur le port.
On savait aussi maintenant que Hamilton logeait chez les jésuites et que nos bons anglais devaient donc aller le quérir le lendemain. On remit donc le Canot à l'eau dès l'aube et on vit effectivement, peu après être arrivés en ville, une troupe de marins dont un officier paré d'une large veste rouge se diriger vers
le collège jésuite. Ils en ressortirent peu après avec notre précieux trésor et un homme brun qui devait être son tuteur. Passons outre les affres de quelques cabots au sang plus chaud qu'une poix bouillie que le capitaine dut aller chercher lui-même au fond de quelques basses-fosses pour les arracher à leurs étreintes élyséennes. Tout notre monde rejoignit le canot avant que les anglais ne prirent le leurs, et on y mit un fort tour de bras afin de rester à distance d'une encablure.
Revenus au bateau, on fit un échange de passager où se joignirent les plus vaillants et la coque frêle du petit esquif repartit pour tendre un piège à ces benoits anglais. Feignant d'avoir la coque percée, on leur demanda secours afin qu'ils se rapprochent, jusqu'à pouvoir attaquer. Ulysse réussit à transvaser le jeune homme que son tuteur voulut accompagner. C'est au moment de rembarquer que la flute se mit à tonner de ses douze gueules fumantes, on prit deux grandes bordées, répliquant sur une avant d'être à distance des fuite. Il n'y avait presque aucun blessé mais nous étions tellement percés qu'on aurait pu diner au frais de l'entrepont. Avec l'aide de nos anciens esclaves on réussit à pomper et chasser l'eau, puis le calfat fit son oeuvre alors qu'on arrivait sur une petite crique sous l'ile de la Tortue. La nuit fut si longue à chasser l'eau que j'écris ses lignes au matin, aussi fourbu que les gars. Espérons qu'on pourra repartir bientôt.
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 21 nov. 2014, 15:00
par globule
voici quelques nouveaux PNJs, plus ou moins détaillés mais suffisamment importants en tout cas. Je les met pour l'instant, me laissant le temps d'y ajouter quelques portraits si j'en trouve de convenables. Voici donc :
Jessica : Il s'agit d'une jeune et fraiche bourgeoise aux longues boucles brunes, parfaitement gatée par son père qui n'est autre que Shylock. Elle semble particulièrement s'intéresser aux oiseaux exotiques.
le cartographe : De son vrai nom Giulo Duletta, c'est un petit italien grisonnant qui tient une sorte d'échoppe à Port aux princes proposant toutes sortes de cartes et de matériel de navigation. C'est un caractère singulier, mystérieux et plutôt fantaisiste. C'est un ami de longue date de Shylock et le parrain de sa fille.
Sacoche : Contrebandier sans-âge au visage parcouru de sutures, d'où son nom. Il parait être bien au fait des brigands de petit-goâve, connaît des marchands d'esclaves et d'authentiques bourreaux. Bref un infréquentable qui en sait un peu trop.
quelques nouveaux membres d'équipage
Timothée : Ancien esclave affranchi lors de l'expédition de Jamaïque, il mène depuis une vie de flibustier à la petite semaine. Ami de longue date de Bésicle, il a embarqué à Petit-goâve. Il est de bonne stature, large d'épaule et fort efficace à la manoeuvre mais pas des plus réactifs.
Denis " le paon" : Ami de Thimotée et de Bésicles, il est également flibustier et marin intrépide. Connu pour être impétueux et fier, ce qui lui valut son surnom, il s'est tout de même assagi avec l'âge. Il n'est pas très grand mais encore assez beau, au cheveux et regard gris profond.
Schetter herman : Ce jeune homme hollandais que l'équipage a recueilli lors de son premier abordage dit avoir échoué dans sa quête de cité perdue au fin fond de l'Amazonie. Il a ensuite souhaité rester dans l'équipage. Il est d'un tempérament rêveur et assez réservé, porte ses cheveux roux en large natte et parle assez bien français. Il sert également d'interprète auprès des anciens esclaves qui parlent un créole hollandais.
Fyou et Santos : Les membres les plus notable de la troupe de douze esclaves fraîchement libérée et ravis de leur nouvelle condition. Le premier est assez petit et malingre, avec une tête disproportionnée. C'est un peu le souffre douleur des autres, il parle d'une voix aiguë et plaintive ce qui à tendance à tous les faire rire. L'autre est tout opposé, il est grand et d'un port presque noble, ses grands yeux se baladant partout. Les autres ont facilement tendance à l'écouter et il semble apprendre assez rapidement tous les usages à bord.
et ceux qui n'avaient pas encore été décrits :
Cagney : C'est l'un des jeunes irlandais, fils d'amis de Coran. Il s'agit d'un jeune rouquin de 15 ans, fluet mais absolument increvable, il abat autant de boulot que ses deux compères.
Dale : Un autre jeune irlandais. Grand et doué pour ses 17 ans d'une force incroyable. Il parle mal français et feignasse dès qu'il le peut.
Bren : Le plus jeune des trois, Brun et affichant une fasse d'écureuil. Il est plutôt timide mais il mange sans arrêt, ce qui explique son embonpoint.
Petit-George : Marin d'expérience pourvu d'une trentaine d'année. Il a un physique de satire avec sa grosse tête hirsute, son large torse et ses petites jambes arquées. Il a toujours le mot pour rire et les années passées avec les bretons ne lui ont pas retiré sa pointe d'accent méridionale.
Espingouin : De son vrai nom Marcel Espino. Fils d'une prostituée espagnole et d'un père incertain, il affiche un caractère bien trempé pour ses 17 ans et ne semble connaître ni la peur ni la fatigue. Il est aussi beau à en écrire des romans, teint olivâtre et cheveux très noirs mais il s'emporte facilement, menaçant et provoquant en duel quiconque lui manque de respect.
Morue : Marin breton de 22 ans du nom de Thomas Barfeuil. Son petit nom lui vient en plus de son premier métier de pécheur, de sa froideur et de son visage dur et renfrogné. C'est un très bon marin qui parle rarement.
La trogne : Lui parle par contre mais toujours pour se plaindre. Se jeune orphelin dit s'appeler Albin Herrier et ne peut faire le moindre bout de manoeuvre sans médire ni lever les yeux au ciel. Il est assez insupportable mais remplit tout de même son devoir, lorsqu'on lui a suffisamment remonté les bretelles.
Moustique : Petit énergumène strident, hâbleur et agaçant. Bernardin, du haut de ses 15 ans croît tout savoir mieux que tout le monde et s'exprime dans un abject reliquat de titi parisien. Il sait pourtant se taire dans les moments importants.
Bambin : Que l'on appel aussi Jaquot. C'est le plus jeune de l'équipage, et il se tient très sage et silencieux. Il est protégé et guidé par tous.
Pixelle : Indescriptible, incomparable, inconcevable Pixelle. Véritable conjonction du malheur et de la stupidité fait homme. Réceptacle absolu de l'infortune et éternel cobaye des mesquines fureurs divines, toi seul saura nous guider parmi tous ses océans d'immondices vers l'absurde hilarité humaine. O Jean-Jaques je ... bon, c'est Pixelle quoi!
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 20 déc. 2014, 07:37
par globule
Entrée journal Besicles du 21 Octobre
Ah! Voici que j’avais perdu les quelques feuillets de mon journal, je viens de les retrouver et profite d’une petite chandelle pour le fleurir un peu. Le combat nous avait donc laissé dans un sale état, et si nous avions pu empêché l’eau d’amener le navire à sombrer, nous ne pûmes avec le bois que nous avions, couvrir suffisamment toutes les percées causées par les boulets anglais. Aussi fallut-il s’arrêter et mettre en cale sèche sur la petite plage d’un renfoncement de la côte formant une crique selon les recommandation de notre bon Blaireau. Ca faisait une paye que j’avais virer mes guêtres de la Tortue mais je me souvenait vaguement du coin et il me semblait qu’il y’avait de belles parties boisées dans cette région de l’ile.
On s’empressa de passer entre les falaises pour aller rejoindre le plateau et un bosquet non loin nous permis, avec l’aide de nos bons nègres de débiter de bonnes planches en suffisence. La plupart de l’équipage et moi-même était restée au bateau et nous fûmes assez surpris d’entendre le récit de nos compagnons au retour. Une meute de chiens errants les pressa de rentrer et en passant par les quelques cahutes à moitié effondrées qui surplombaient la plage, ils entendirent une voix provenir du puit au milieu de celles-ci. Ils en virent sortir un vieux bonhomme tout trempé et vêtu de guenilles. Ils furent accompagnés par lui jusqu’au bateau, puis il s’entretint un moment avec Ulysses auquel il confia un petit objet sorti de sa poche. Il demanda qu’on l’aide à porter sa barque et parti rejoindre le destin sombre des vieilles caboches oubliées comme des mangues au soleil.
Une fois que le blaireau et ses aides eurent réparé la coque on put enfin repartir avec nos prisonnier et voguer vers la Jamaïque. Sur le chemin on recroisa le navire écossais aperçu quelques jours plus tôt qui avait prit la même direction, mais rien ne se passa. Nous arrivimes comme convenu au port de Kingston le lendemain, il nous restait plus qu’à trouver ce loustic de gouverneur. Notre maître d’équipage eut l’idée de se faire passer pour une grande dame, afin de s’y rendre plus aisément. Elle s’empressa donc auprès de boutiquiers plus empesés qu’une turbotière, auxquels elle jeta son argent dans les mains en échange de quelques effets tape-à l’oeil. Pour bien faire Ulysse et le muet eurent l’idée d’une chaise à porteurs et l’histoire qui me fut rapportée à ce sujet par un Pixelle barbouillé de peinture me laissa comme deux ronds de flan. La négociation de la rançon fut aussi menée par Marie
et notre mule de gouverneur ne put point descendre à moins de 80000 pièces de 8.
Le plan était de faire l’échange discrètement sur une petite ile bien tranquille au large dans une embarcation de pêcheur et rejoindre le Juda laissé derrière l’ile. Tout se passa à peu prêt comme convenu à ceci prêt que nos bougres de sales chiens de vermisseaux de clients avaient peinturluré certains des lingots qui formaient le trésor pour qu’ils passent pour de l’or alors qu’il s’agissait de métaux de pacotille. Il nous restait tout de même une vingtaine de bons lingots, du coup on redonna bien au gouverneur sa marmaille accompagnée de sa funeste tantine, mais non sans l’avoir décoré d’une large entaille à la figure pour l’occasion.
Et nous voilà de nouveau repartis, suivis par la coque matte du brick de corsaires anglais à la botte du gouverneur et qui espère sans doute repalper une partie des lingots. Nous étions sur le point d’être rattrapés lorcequ’on put apercevoir sur notre avant bâbord une tempête se lever, elle ressemblait à notre seule chance de salut et on s’y dirigea. les gars tinrent bon la barre et nous voilà ressortis, cap sur l’ile de cuba, pour échanger nos barres contre des monnaies plus commodes à l’échange. Malheureusement les commerçants juifs du port nous offraient des taux moins bons que ce que nous espérions. Du coup on prit le risque de revenir à Saint-Domingue pour demander son prix à Shylock, qui évidement était meilleur. L’affaire fut réglée après une courte visite où notre commandement me raconta avoir vu un rabin de sa famille mais également le petit italien cartographe et sa charmante fille.
Sur le retour notre ami Schetter nous attendait sur le ponton accompagné d’une fort belle femme qu’il nous présenta comme sa mère et qui nous dit vouloir prendre la mer avec nous comme passagère. Notre condition de pirates nous l’aurait normalement fait refuser sans y réfléchir, mais en vrai on accepta. Je ne sais si nous étions tous attirés par cette mystérieuse personne où si l’équipage était emphatique à l’idée de partager notre précieux pécule.
Il se posait encore la question du contact Irlandais par lequel on avait eu le tuyau, Coran nous proposa de lui confier sa part en faisant valoir qu’un Jacobite en valait bien un autre. Avant de reprendre la mer on destitua également le ducat de la charge de capitaine. Pour sûr son absence lors des moments cruciaux avait déplue, on ne jugea pas son mal suffisant pour faire un argument.
Enfin nous repartimes, ayant mis le cap sur le Suriname, ou en tout cas la côte sud américaine. Nous voulumes passer par la mer des caraïbes sans suivre la route des iles françaises, la route se trouvait passer non loin de la république pirate de Nasseau. Au bout de quelques jours nous avions remarqué qu’on nous suivait, trois bateaux nous poussaient au train en effet, peut-être encore les mêmes corsaires ou d’autres charognards ayant eu vent de notre affaire. Avant la fin de la nuit il nous fallut prendre une décision les concernant. Avec l’aide de la chaloupe qu’on avait descendu et qui suivait notre étrave, on construisit une potence à laquelle on fixa comme un feu arrière pour inciter l’adversaire à méprendre celui-ci avec le nôtre. Le stratagème marcha plutôt, ils ouvrirent le feu sur le leurre mais étaient tout de même prompts à nous rattraper. Nous décidames de faire fasse au bateau le plus prêt de nous qui était aussi le plus petit et la bataille inévitable fut brutale et laide, ce qui arrive lorsque deux équipage de gueux des mers se rencontrent. Malgré tout nous en sortimes victorieux mais pas fringuants. Nous ne sommes pas au bout de notre peine.
Re: (Campagne Pavillon noir):Les fils de Neptune
Posté : 15 févr. 2015, 00:33
par globule
nouvelle entrée 9 Novembre.
Or donc, les navires de Jennings, que nous tentions toujours de semer, nous avaient un peu rafraichi la coque. L'équipage était fébrile ce matin malgré le beau ciel et la mer calme alors qu'une petite escadre battant le pavillon noire perçait les brumes au quart nord-est de notre ligne d'horizon. On reconnut parmi eux le sloop hérissé de canons de Benjamin Hornigold : le Ranger, qui se dirigeait droit sur nos poursuivants. Après quelques échanges de gueules de feu, son ancien second prit le large, mais nous n'étions pas rassurés pour autant. Bien vite le capitaine anglais nous accueillait à son bord avec de grands gestes un sourire de crocodile et nous proposait de le suivre. Autant dire qu'il nous était difficile de refuser ce genre d'"amabilités".
Il nous ramena sur les plages d'une petite ile à quelques miles de Trinidad dont il avait fait sa planque ( sans doute ses quartiers d'hiver). Il fit décharger tous ses navires en plus du notre, dont il vola l'or bien entendu, et invita notre commandement dans sa "case" comme il l'appelait, une haute habitation de bambous et de feuillages, vestige des taïnos, qu'il avait aménagé de manière exubérante. Des tentures et de soieries recouvraient les murs, il y'avait un trône au fond de la salle surmonté d'une tête d'alligator à laquelle on avait fixé de hautes cornes de bouc. il y'avait également un pauvre indien enchaîné que le maître de maison traitait comme un chien domestique. Il fit préparer un grand banquet en notre honneur et le soir venu, les deux cents hommes que l'on avait vu préparer des feux sur la plage remontèrent plus de vivres et de boisson qu'il n'en fallait pour tenir un siège. On put reconnaître dans ces bobines certains anciens des nôtres dont Chebec et également d'autres vielles connaissances de Marie. Au cours de la soirée, Hornigold demanda un duel entre elle et un des marins de son ancien équipage qui cherchait à venger le frère qu'elle avait tué pour s'être un peu trop approché de son corsage. Elle en sortit victorieuse, suite à quoi Hornigold nous fit une proposition. Il voulait qu'on lui récupère une carte du Panama très précise, qui comporte les indications à suivre à partir d'une ancienne colonie écossaise pour remonter jusqu'à un ancien trésor indien. Il se trouve que cette carte avait été faite par notre fameux cartographe vénitien et qu'il voulait qu'on lui la dérobe. Pourquoi nous le demandait-il? Je suppose qu'un homme de son pouvoir doit avoir une bonne raison. En échange, ou plutôt, en menace, il garda avec lui notre infortuné compagnon François de Villon.
C'est donc avec la rage au coeur, sans or et sachant qu'on laissait un otage aux griffes de se rapace qu'on remit le cap sur Saint Domingue. On fit une petite prise en chemin, autant pour se remonter le moral que pour ne pas se retrouver à sec. Au port de Petit Goâve, on voulut reprendre contact avec Shylock pour échanger les marchandises et rencontrer le cartographe. Il reçut une partie du commandement le soir de notre arrivée, visiblement très affecté. Sa fille avait été enlevée par des inconnus ne tardat-il pas à nous dire et son frère, qui l'accompagnait, vivement battu et assommé.
Il nous demanda de l'aider à la retrouver, car il risquait de passer par ses connaissances habituelles. Il avait été évincé du conseil de la ville peu de temps avant par un jeune arriviste espagnol, Don Eduardo Montès, et ne leur faisait plus confiance. Il se trouvait justement que Jessica, sa fille, aidait un peu à son travail le cartographe, ce qui nous donnait un prétexte à sa rencontre. La petite équipe partit et revint le lendemain, elle me raconta que la carte leur avait été confiée très facilement car par une chance inouïe Ulysse possédait la seule loupe qui permettait de détecter, sous une lumière adaptée, les réels secrets de ces topographies. Il nous restait encore à retrouver la fille de Shylock, ce que notre petite équipe fit sans grande difficulté.
Elle avait visiblement été enlevée par un homme ce faisant appelé Sinistra, séduit peu à peu par elle, il l'avait cachée dans une grande villa aux abords des collines, appartenant à Montès et visiblement bien gardée. il fallait donc tenter de l'en faire sortir par la force. Pendant que je restais sur le navire avec le gros des marins, une petite équipe triée sur le volet se mit en route. L'attaque du bâtiment et des gardiens des lieux ne fut pas des plus aisées, mais grâce aux bonnes grenades du muet et à la férocité de notre quartier-maître, on put récupérer la fille. Ulysse laissa à l'escrimeur ennemi une marque indélébile mais résolut de le laisser en vie. On appris que Sinistra en avait après la même carte qu'Hornigold visiblement et on s'empressa d'aller prévenir l'italien des menaces qui pesaient sur lui. Il résolut, un peu à contre-coeur, de laisser sa boutique et de venir avec nous. Quant à Shylock, il nous remercia de la plus belle manière pour un pirate, en nous donnant presque tout son or et nous renseigna qu'il avait dans l'idée de partir au plus vite et de s'installer là où sa tête risquait de mieux rester attachée à ses épaules.
Il nous restait à revenir apporter à Hornigold le trophée de notre soumission, mais il y'avait d'autres discussions à bord. Certains voulaient partir directement chercher se fameux trésor et laisser à son compte notre fier ducat. On finit par trouver une solution qui convenait à tous en demandant au cartographe de faire une copie de la carte, ainsi on donnerait ce qu'elle veut à cette hyène scrofuleuse d'Hornigold, tandis que nous même pourrions tenter de suivre la piste avec notre propre carte. C'est avec les dents serrées qu'on alla le rencontrer pour le lui dire dans son ile de dépravé, et il accepta en riant, avec le mépris des ignares persuadés de leurs valeurs. Il tenu parole quant à notre compagnon, qui ne semblait d'ailleurs pas avoir si mal vécu sa détention.
Nous n'avions plus qu'à courir à notre destin vers les iles San Blas, non loin du golfe du Panama, à l'ancien rendez-vous de l'ile d'or que prenait la flibuste cinquante ans plus tôt pour descendre par les pires fleuves jusqu'au pacifique et attaquer les galions revenants du Pérou qui s'engouffraient dans l'isthme.
Là-bas nous avons rencontré une petite communauté d'anciens boucaniers et d'indiens des cendres. Un de leur fils métis nous proposa son aide, tandis qu'une vieille grand-mère qui avait reconnu dans Schetter le descendant de leur ancien messie, nous mit en garde contre le courroux des anciens dieux sauvages. Convaincus de devoir passer par les fleuves au moyen de pirogues et en petit effectif pour avancer le plus vite, nous laissâmes à la jungle les meilleurs d'entre nous avec la promesse de venir tous les deux jours récupérer ceux qui auraient survécus à l'expédition. J'avoue être terrifié par l'avenir, car l'audace de l'entreprise, si on peut la saluée, me parait autant le signe que la raison nous à quitté.